mardi 26 mai 2015

Reconnaître et protéger les auxiliaires du jardin

 On a souvent tendance à négliger l'aide que nous apporte certains insectes dans les cultures. Pourtant les auxiliaires du jardin sont nombreux et nous apportent une aide précieuse pour lutter contre les maladies et les ravageurs.

 

 

Malheureusement avec l'usage des pesticides mais aussi la diminution des fleurs des champs taxées de "mauvaises herbes"  si nous ne changeons pas nos comportements, nous risquons de les voir disparaître.

Il est donc essentiel de faire connaissance avec ces alliés discrets mais nécessaires pour la bonne santé des sols et des plantations.

 

 

On distingue trois grandes catégories d’auxiliaires de jardin, les décomposeurs sans qui nous croulerions sous les débris organiques, les pollinisateurs qui vont de fleur en fleur et assurent la fécondation des végétaux et enfin les prédateurs qui se délectent des insectes ravageurs.


Les décomposeurs 

La catégorie des décomposeurs transforment la matière organique en fragmentant les détritus (débris végétaux et organiques, excréments) pour les rendre assimilables par les plantes.

 
  • Les lombrics  :

    L'un des plus connus de nos assistants, le lombric ou ver de terre se nourrit essentiellement de matières organiques en décomposition. Il peut manger prés d'un tiers de son poids chaque jour. Il permet ainsi l'élimination des déchets mais aussi l'enrichissement du sol en surface par le biais de ses excréments. Enfin, en creusant des tunnels pour se déplacer, le lombric  favorise l'aération du sol. Cela permet le développement des micro-organismes ainsi qu'un meilleur enracinement des plantations. En France il existe 140 espèces de vers de terre!

Le saviez vous?

On trouve 50 vers de terre sous 1m2 de sol. Il y a quelques années, cette population était de 500 au m2. Le labour et l’utilisation de produits chimiques sont en grande partie responsables de ce déclin.



  • Les cloportes

    Ces crustacés terrestres aiment l'obscurité et sortent donc plutôt la nuit. Ils vivent en général sous les pierres et les feuilles et participent activement à la décomposition des végétaux.



  • Les collemboles

    Les collemboles peuplent les sols, mais également les rochers, les troncs d'arbres. Ils jouent un rôle essentiel dans la dissémination et le contrôle de la microflore du sol puisqu'il se nourrissent principalement de végétaux en décomposition et des microorganismes présents dans la litière (champignons, bactéries...)






Les Pollinisateurs

Par leur activité au cœur des fleurs, ces insectes permettent de véhiculer le pollen d'une fleur à l'autre assurant ainsi 80% de la fécondation des végétaux. Les fleurs pollinisées donneront ainsi des fruits et des graines.
Menacés par l'urbanisation massive, la monoculture intensive et l'emploi de pesticides ces auxiliaires sont pourtant vitaux. Nous pouvons leur apporter notre aide en favorisant la diversité dans nos jardins (haies, zones de friches) mais aussi en leur fournissant un point d'eau et des abris à insectes faits d'objets de récupération.

 

Les prédateurs

Ce dernier groupe permet de réguler la population des ravageurs qui peuvent sévir sur les plantations.

  • Les carabes

     Ce lointain cousin du scarabée peut vivre jusqu’à 3 ans. Durant la journée ce timide coléoptère se cachent dans les endroits sombres et humides, sous des feuilles mortes, un tas de bois ou une pierre. La nuit, il patrouille sur le sol des champs et des potagers traquant les limaces, les escargots, mais aussi les pucerons, les aleurodes, les larves de taupins et de hannetons, les pupes de mouches, de vers ou encore les chenilles et les larves de doryphores. De vrais gardiens pour vos plantations!



  • Les staphylins

     Ces coléoptères vivent sur le sol. Ils se nourrissent d’acariens, de thrips, d’aleurodes, de mouches (œufs de mouche du chou et de la carotte) mais aussi de limaces. Les adultes sortent de leur torpeur hivernale au printemps, après avoir trouvé un compagnon les femelles pondent dans le sol et au bout de 2 à 3 mois une nouvelle génération d'adulte est prête à convoler pour l'année suivante.

  •  Les araignées

    N'en déplaise aux arachnophobes, de multiples espèces d'araignées fréquentent les jardins.  Ces carnassières se délectent de pucerons ailées, de piérides du chou et autres insectes dont les jardiniers se passeraient bien.
    Les araignées pondent en automne et les œufs éclosent au printemps. Ainsi pour ménager vos alliées évitez de détruire leurs cocons. Mieux vaut donc attendre que les petites araignées soient nées pour nettoyer à fond vos massifs et vos bordures. Et si la vue de vos annuelles toutes fanées vous incommode, laissez au moins les débris sur place pendant l'hiver, outre la protection de la couvée vous aurez ainsi un parfait paillage pour protéger votre sol des rigueurs hivernales.
      

  •   Les perces-oreilles ou forficules


    Le forficule tire son nom des pinces qu’il possède en bout d’abdomen ressemblant à l’outil utilisé par les bijoutiers pour percer les oreilles. Il se nourrit de petits insectes ravageurs tels que les pucerons, les escargots, les chenilles. 
    Il nettoie également le sol en consommant les débris végétaux mais constitue une proie pour les oiseaux. Les perce-oreilles vivent dans des endroits sombres et humides (sous les pierres, les écorces, les feuilles mortes). Ils attendent la nuit pour aller chercher leur nourriture. Quand ils sont nombreux, ils peuvent provoquer des perforations sur les jeunes pousses d’aubergines.
     

    Le saviez-vous ? 

    Les perce-oreilles sont les seuls insectes ayant un comportement maternel. La femelle perce-oreille pond 50 à 70 œufs en automne sous les écorces ou dans le sol. Elle surveille ses œufs, les nettoie pour les débarrasser des moisissures, les retourne, les regroupe et peut même les déplacer pour leur éviter des variations de température et d’humidité



  • Les chrysopes

    Les adultes comme les larves, sont des carnassières terribles et détruisent pucerons, thrips, araignées rouges, cochenilles farineuses, aleurodes et jeunes chenilles. Les chrysopes s'installent au sec sur des arbres, ou des haies buissonnantes, des herbes hautes, et partout où se trouvera miellat, nectar et pollen dont elles se nourrissent tout en assurant la pollinisation. Les adultes déposeront leurs œufs sur les plantes aimées des pucerons : rosiers, noisetiers, sureaux etc. Une larve de chrysope peut consommer jusqu’à 500 pucerons ou 10 000 acariens tétranyques durant son développement (10 à 15 jours). Il peut y avoir 3 à 4 générations par an. Les chrysopes passent l’hiver à l’état adulte.



  •  Les coccinelles

    Il existe près d'une centaine d'espèces de coccinelles. Présentes dans les jardins au printemps et en été, elles passent la mauvaise saison en se blottissant les unes contre les autres sous les feuilles mortes, les écorces d’arbres, dans les cabanes de jardin ou parfois dans nos maisons. Après ce repos hivernal, chaque femelle pond environ 800 œufs disséminés au sein de colonies de pucerons. Les œufs donnent ensuite naissance aux larves qui engloutissent à la chaîne les pucerons ou autres proies présentes sur place. Puis, après métamorphose (comme tous les insectes), les voilà devenues coccinelles ! Et si la « chance » est avec elles, elles pourront vivre un an environ. Ces coléoptères, symbole de la biodiversité sont très voraces, qu'elles soient adultes ou à l'état de larve, elles ingurgitent 100 à 150 pucerons par jour et se régalent aussi d'aleurodes, de cochenilles, d'acariens et de larves de toutes sortes.







Le saviez vous?

Soyez vigilents si vous souhaitez acheter des coccinelles pour votre jardin. Les coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis) sont souvent vendues par correspondance ou en jardinerie. Ces coccinelles sont des espèces envahissantes et on sait aujourd’hui qu’elles dévorent les larves de nos coccinelles indigènes. 


 
  •  Les Syrphes

Les syrphes adultes se nourrissent du pollen et du nectar de très nombreuses fleurs tels que le coquelicot, le pissenlit, la menthe, la phacélie, la carotte sauvage, l’achillée millefeuille, le bouton d’or, la chicorée ou la pâquerette.
En volant de fleur en fleur sur de longues distances, ils répandent les grains de pollen et participent ainsi à la reproduction des végétaux au même titre que les abeilles ou les papillons.
Les syrphes sont petits (entre 10 et 15 mm), fins, rapides et leur remarquable vol stationnaire les caractérise. Ils sont présents dans nos jardins de février à novembre avec une pointe d’activité en juin et juillet et peuvent vivre jusqu’à 3 ans. Les larves sont précoces et actives dès le printemps, elles sont particulièrement voraces puisqu'elles peuvent dévorer 300 pucerons en une nuit.


  •  Les punaises prédatrices (Orius et Anthocoris)

 Ce sont de petites punaises (2-4 mm) brillantes, de forme ovale, généralement brune foncée ou noire. Les anthocorides passent l'hiver à l'état d'adulte. Trois générations d'anthocorides se succèdent chaque année. Les adultes se rencontrent principalement sur les arbres à feuilles caduques et les plantes herbacées. Chaque femelle pond entre 100 et 200 œufs qui éclosent au bout de 7 jours environ. Une larve d’anthocoride peut consommer jusqu’à 600 acariens ou 200 pucerons en 20 jours. Ils sont actifs d’avril à octobre.


Ces hétéroptères sont à la fois prédateurs et phytophages, se nourrissant d’œufs et de larves de lépidoptères, de pucerons, d'acariens, de psylles, de thrips, de cochenilles, d'altises, ainsi que du pollen et du nectar de plusieurs espèces végétales.


 Sortir du cercle vicieux


Il faut utiliser les pesticides avec parcimonie et de manière précise et localisée. Préférez  l'utilisation des purins végétaux de manière préventive.

Afin de permettre le développement des auxiliaires de jardin, il est nécessaire de créer un environnement accueillant. (haies, jachères fleuries, abris à auxiliaires, tas de compost, paillages…)


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